Technologie AMP : Comment Google tente de (re)prendre le contrôle du web

Petit rappel du contexte. C’est en 2015 que les requêtes mobiles ont commencé à dépasser les requêtes desktop sur Google dans certains pays (en France, le ratio s’est inversé en Août 2017). Google avait alors lancé AMP (Accelerated Mobile Pages), sa technologie de chargement rapide de pages sur mobile. En substance, les éditeurs et e-commerçants développent une version AMP de leur site mobile, page alimentée par des données stockées dans le cache Google mais dont la vitesse rapide de chargement réduit les abandons et génère par conséquent davantage de trafic (même principe de fonctionnement que ‘Instant Articles’ de Facebook).
En deuxième lecture, AMP semble surtout être le cheval de bataille de Google pour revenir dans la course contre Facebook et Snapchat, qui donnent les coups d’éperons. Ce 13 février, Google a présenté deux nouveautés basées sur sa technologie AMP : AMP Email et AMP Stories. La première vise à rendre les courriers électroniques plus engageants et permet d’effectuer des tâches directement au sein d’un mail (confirmer une réservation, mettre un contenu en favori…), au sein d’un système en vase-clos donc. La seconde ambitionne de proposer dans les résultats de recherche des contenus d’éditeurs à forte valeur ajoutée, dont le format ressemble beaucoup aux contenus proposés sur la fonction Discover de Snapchat.
Déviant de la mission originelle du géant de la recherche en ligne, ces deux nouveautés illustrent la façon dont Google courbe l’échine devant les modèles imposés par Facebook et Snapchat. Le géant de Mountain View se rebiffe, et il en a les moyens : fin 2017, le déploiement de son algorithme d’indexation ‘mobile-first’ (qui explore en priorité le contenu affiché sur mobile pour renvoyer un résultat) a gentiment poussé les éditeurs à adopter la technologie AMP. Elle est aujourd’hui utilisée par plus de 31 millions de noms de domaines, soit une progression de +25% en 6 mois.