Corinne, comment ta carrière dans les médias a-t-elle débuté ?
Je me suis orientée vers les médias grâce à des stages. Pour la petite histoire, j’ai fait un premier stage chez Leo Burnett en « commercial pur », puis un second plus proche de la gestion média, avec Patricia Le Quellec, qui était jusqu’à peu Directrice Medias chez Danone. Danone est l’un de nos principaux clients chez Mediacom. A l’époque les agences de création comprenaient pléthore d’activités comme le commercial, les médias, l’achat d’art, la création, le planning stratégique. Ce qui m’intéressait c’était de trouver ma voie. J’ai intégré une agence, puis une autre, puis encore une autre…
Tu as passé 11 ans chez Starcom ?
Tout à fait, Starcom, du groupe Publicis. En fait il y a deux sociétés qui ont marqué ma carrière. La première c’est CLM BBDO, où j’ai tout appris du planning stratégique et où j’ai vraiment compris l’intelligence que ça apportait aux médias. A l’époque, c’était l’une des premières offres de planning stratégique et CLM BBDO était déjà très fort sur le marché français. J’ai eu la chance de baigner dans cet environnement très novateur. C’est là que j’ai découvert pour la première fois comment on travaillait sur Powerpoint, je veux dire, avec des bullet points ! Nous on avait plutôt l’habitude de mettre 300 à 400 mots par slide. Donc voilà, c’est un métier qui m’a beaucoup apporté en termes de réflexion, de synthétisation des idées.
La seconde entreprise qui a marqué ma carrière c’est bien sûr Publicis, chez qui je suis restée 11 ans parce que j’ai eu la chance d’y vivre des évolutions successives, en même temps que des évolutions de la société. A l’origine, je suis entrée chez Mediafirst, qui a été rachetée par Publicis. J’ai donc évolué en même temps que la société, avec à la fin, l’arrivée en tant que CEO de Thierry Jadot, qui est aujourd’hui président de Dentsu Aegis Network. Ca a été une très belle aventure.
Et aujourd’hui tu es à la tête de Mediacom. Qu’est-ce qui te plait dans cette fonction ?
Deux choses : l’excitation du business et des clients d’une part, et la mise en place de nouvelles idées avec tous les collaborateurs pour construire l’agence Mediacom de demain. Nous sommes en perpétuelle évolution ! Quand je suis arrivée, nous avons écrit le projet Mediacom 2015. Nous l’avons vu se construire, se mettre en place progressivement, et aujourd’hui c’est extrêmement gratifiant de prendre du recul et voir l’aboutissement de tous ces projets. On a commencé par poser les fondamentaux, comme on pose la base d’une maison. Puis viennent le premier étage, le second étage, et aujourd’hui on est en train de choisir la couleur des petits rideaux que l’on met aux fenêtres. C’est vraiment très gratifiant de voir un projet qui évolue dans le temps.
Ca ressemble à un véritable projet de cohésion entre les collaborateurs, qu’en retires-tu sur le plan humain ?
Effectivement, c’est un vrai projet d’entreprise, même si c’est parfois difficile à porter dans le management. Les collaborateurs aujourd’hui sont avant tout des individualités et c’est devenu compliqué d’en faire une collectivité. On a tous envie de réaliser des projets ensemble mais les individualités ont pris le pas sur la collectivité.
Et y a-t-il des individualités qui t’ont inspirée au cours de ta carrière ?
Pas forcément des personnes que je connais mais j’admire le courage d’une personnalité comme Angelina Jolie par exemple. J’admire les choix qu’elle a fait pour sa vie personnelle, l’adoption, son engagement pour des causes humanitaires… De manière générale j’admire tous les gens qui s’engagent sur des activités parallèles pour soutenir l’aide à l’enfance, à la maltraitance, etc.
Tu t’investis toi-même dans une association ?
Oui sur l’autisme, je travaille avec une association. Enfin c’est un autre sujet. Pour revenir sur les personnes qui m’ont inspirée, en fait, tous les gens que j’ai croisés dans ma carrière m’ont plus ou moins inspirée. Je pense qu’il y a des gens qui sont de belles personnes, plus naturellement que d’autres.
Et si toi tu devais inspirer les jeunes, tu leur dirais quoi ?
Je leur dirais que le métier de publicitaire est devenu un métier difficile et que pour pouvoir le faire avec plaisir, il faut être très curieux. Car la première qualité dans ce métier, c’est la curiosité, et aussi l’envie de sortir constamment des rails. Parce qu’aujourd’hui tout est ouvert : toutes les agences proposent les mêmes métiers, peu ou prou. Faire la différence c’est être capable de se renouveler, inventer de nouvelles choses, en bref : être curieux.
GroupM a acquis Keyade il y a plus d’un an maintenant, comment perçois-tu cette arrivée dans le groupe et comment l’agence Mediacom travaille-t-elle avec nos équipes ?
L’arrivée de Keyade est une véritable valeur ajoutée pour nous tous, et pour nos clients ! Je pense que Keyade s’est très bien intégrée et que nous travaillons déjà très bien ensemble. Nous allons continuer de développer notre relation mais d’ores et déjà, votre valeur ajoutée est évidente.
Si Corinne avait dû inventer quelque chose :
« Le parapluie ! J’aurais aussi pu répondre Facebook, mais le parapluie, qu’est-ce que c’est utile ! »